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Principe de responsabilité pour le fait d’autrui

Les prestataires de services invoquent souvent que la violation du contrat ne leur est pas imputable, mais bien à leurs employés ou sous-traitants à qui l’exécution des prestations était externalisée. Or, la solution juridique n’est pas si simple.
21.10.2024

Êtes-vous responsables pour vos employés et sous-traitants ?

Dans ce blog nous exposerons les différences principales entre: 

  • Responsabilité pour cadres dirigeants. 
  • Responsabilité pour des substituts. 
  • Responsabilité pour d’autres auxiliaires. 

L’imputation de la faute de la personne sur l’entreprise qui l’engage dépend du statut de cette personne vis-à-vis l’entreprise, du type du travail confié et des circonstances entourant le contrat avec le client final. 

Autorisation de déléguer 

Précisons avant tout que lorsque le prestataire des services n’est pas autorisé à déléguer des services à des tiers, sauf les employés subordonnés, la délégation interdite constitue déjà une violation du contrat intentionnelle, et peut entraîner la responsabilité pour dommages qui en découlent. 

Notons que le mandataire est tenu d’exécuter les prestations personnellement, à moins qu’il ne soit autorisé à les transférer à un tiers, qu’il n’y soit contraint par les circonstances ou que l’usage ne permette une substitution de pouvoirs (art. 398 al. 3 CO). Le mandataire répond, comme s’ils étaient siens, des actes de celui qu’il s’est indûment substitué (art. 399 al. 1 CO). 

Il en va de même des travaux (contrat d’entreprise) pour lesquels l’entrepreneur a une obligation d’exécution personnelle ou sous la direction personnelle, à moins que, d’après la nature de l’ouvrage, ses aptitudes ne soient sans importance (art. 364 al. 2 CO). 

Responsabilité pour directeurs 

Le directeur peut assumer deux fonctions cumulables, celle du salarié et celle de l’administration d’une société anonyme ou d’un gérant d’une société à responsabilité limitée. 

Dans ce cas il n’existe aucun moyen pour la société de se libérer de l’obligation de réparer le dommage causé, notamment parce que les administrateurs ou gérants sont des organes de la société et la société agit à travers les organes. Les actes des organes de la société sont imputables à la société en tout cas. 

Cela étant, la société peut se retourner contre l’administrateur car il est responsable des dommages qu’il cause à la société dans la gestion (art. 754 CO). Il en va de même des gérants d’une société à responsabilité limitée (art. 827 CO). 

Responsabilité pour auxiliaires 

Celui qui, même d’une manière licite, confie à des auxiliaires, tels que des personnes vivant en ménage avec lui ou des travailleurs, le soin d’exécuter une obligation ou d’exercer un droit dérivant d’une obligation, est responsable envers l’autre partie du dommage qu’ils causent dans l’accomplissement de leur travail (art. 101 al. 1 CO). 

Toute autre personne ou entreprise externe à qui le fournisseur de services délègue ou sous-traite l’accomplissement des tâches est considérée comme “auxiliaire” (à l’exception des substituts que nous verrons plus bas). Certes l’exécution des contrats par le personnel propre est toujours autorisée, le fournisseur des services est responsable de leurs fautes comme pour la sienne. 

Il est important de noter que la faute de l’auxiliaire est imputée sur le fournisseur principal. Toutefois, le fait qu’un auxiliaire soit moins qualifié, et que son degré de faute est alors moindre, ne libère en principe pas le fournisseur. Le client attend un service de qualité promise par le fournisseur, comme il ressort du contrat principal. 

Responsabilité pour substituts 

Si le mandataire avait reçu le pouvoir de se substituer quelqu’un, il ne répond que du soin avec lequel il a choisi le sous-mandataire et donné ses instructions (art. 399 al. 2 CO). À la différence d’autres auxiliaires, le substitut ne fournit pas une tâche subalterne ou secondaire, mais presque remplace le mandataire initial dans l’accomplissement des tâches. 

Dans ces circonstances il serait difficile d’engager la responsabilité du mandataire initial pour la faute de substitut. Le mandataire est ainsi libéré de sa responsabilité s’il a choisi, instruit et surveillé le substitut avec toute diligence requise par les circonstances. Il est vrai, toutefois, que le devoir de surveillance est assez réduit, compte tenu des types de tâches sous-traitées. 

Action directe contre les auxiliaires 

Cela étant, le travailleur répond du dommage qu’il cause à l’employeur, soit intentionnellement, soit par négligence (art. 321e CO). D’autres sous-traitants répondent des dommages en vertu de leur contrat (art. 97 CO). 

En outre, le travailleur ou auxiliaire peut aussi être rendu responsable directement envers le client qui a subi le dommage, lorsqu’il viole la loi et partant peut être tenu pour responsable de réparer le dommage à travers l’action de droit civil (art. 41 CO). En effet, le droit civil n’exige pas de contrat entre les parties pour intenter une action en indemnisation des dommages-intérêts. 

Action directe contre le substitut 

En échange de libération assez facile du mandataire pour les fautes des substituts, le mandant peut faire valoir directement contre la personne que le mandataire s’est substituée les droits que ce dernier a contre elle (art. 399 al. 3 CO). 

  1. Cette action est d’abord limitée par le contrat entre le mandant et le mandataire, car le mandant ne doit en principe pas obtenir plus de droits qu’il aurait en vertu du contrat qui le lie. 
  1. En deuxième temps, le substitut ne peut pas assumer plus de responsabilité que ce qui ressort du contrat le liant avec le mandataire. 

Notons que l’action directe du mandant est aussi possible si une telle substitution était effectuée sans droit. 

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Recommandations

Observez les recommandations suivantes pour mieux gérer la responsabilité contractuelle: 

  • Vérifiez si la délégation de services à des tiers est autorisée par le contrat. 
  • Conservez toute preuve d’autorisation de sous-traiter qui vous est donnée par le client. 
  • Déterminez si l’auxiliaire est un organe de la société, un salarié, un substitut ou autre auxiliaire. 
  • Assure-vous d’avoir au moins les mêmes prétentions contre l’auxiliaire que le client peut faire valoir contre vous, lorsque vous serez obligés d’intenter une action récursoire contre cet auxiliaire. 
  • Distinguez bien entre vos propres auxiliaires et les auxiliaires qui vous sont fournis ou imposés par le client directement. 

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