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Limites de responsabilité pour faute concomitante

La non-exécution des incombances du créancier libère le débiteur de sa responsabilité pour la demeure (le retard) alors que le non-accomplissement des obligations du client ou sa faute concomitante peuvent réduire ou exclure la responsabilité du fournisseur.
23.10.2024

Êtes-vous responsables si votre client a aussi commis une faute ?

La responsabilité contractuelle pour faute (art. 97 CO) suppose non seulement que le prestataire des services soit en faute (dol, faute grave ou négligence), mais également l’absence de la faute concomitante du client qui pourrait justifier la réduction de la responsabilité ou encore l’absence de la responsabilité tout simplement. 

En effet, ils existent des obligations du client, sa responsabilité et les incombances. Les incombances ne sont pas des véritables obligations, mais les prérequis pour l’accomplissement des devoirs du fournisseur. Par exemple: 

  • Ouvrir la porte pour que l’entrepreneur puisse exécuter des travaux. 
  • Donner des indications, instructions ou documents suffisants pour permettre l’exécution des services. 
  • Obtenir l’autorisation du propriétaire d’immeuble, de la copropriété ou encore une autorisation de construire, sauf si le fournisseur des services a été mandaté à cet effet et doit agir au nom et pour le compte du client. 
  • Signer une procuration permettant au fournisseur de représenter le client pour le bon accomplissement des travaux. 

Demeure du créancier 

Le créancier est en demeure lorsqu’il refuse sans motif légitime d’accepter la prestation qui lui est régulièrement offerte, ou d’accomplir les actes préparatoires qui lui incombent et sans lesquels le débiteur ne peut exécuter son obligation (art. 91 CO). 

Dans ce cas le débiteur de la prestation matérielle (une chose) dispose des droit suivants: 

  • Consigner la chose dans un endroit désigné par le juge aux frais et risques du créancier et se libérer de son obligation. 
  • Vendre la chose publiquement si la nature de la chose ou le genre d’affaires met obstacle à une consignation, si la chose est sujette à dépérissement ou si elle exige des frais d’entretien ou des frais considérables de dépôt. 
  • Retirer la chose consignée, tant que le créancier n’a pas déclaré qu’il l’acceptait ou tant que la consignation n’a pas eu pour effet l’extinction d’un gage. 

Lorsque l’objet de l’obligation ne consiste pas dans la livraison d’une chose, le débiteur peut, si le créancier est en demeure, résilier le contrat en conformité des dispositions qui régissent la demeure du débiteur (art. 95 CO). 

Inexécution d’obligations du créancier 

Le client (le créancier des prestations) peut également avoir certaines obligations. Avant tout, il s’agit du paiement du prix. Celui qui poursuit l’exécution d’un contrat bilatéral doit avoir exécuté ou offrir d’exécuter sa propre obligation, à moins qu’il ne soit au bénéfice d’un terme d’après les clauses ou la nature du contrat (art. 82 CO). 

Le débiteur de la prestation peut également se départir du contrat lorsque le client est devenu insolvable, du moins si une garantie suffisante n’est pas fournie (art. 83 CO). 

La faute concomitante du client 

Dans le contrat de mandat le mandant (le client) doit indemniser le mandataire du dommage causé par l’exécution du mandat, s’il ne prouve que ce dommage est survenu sans sa faute (art. 402 al. 2 CO). 

Par renvoi aux prétentions du droit civil (art. 99 al. 3 CO), le même principe de la réduction du dommage pour la faute concomitante s’applique. En ces termes, le juge peut réduire les dommages-intérêts, ou même n’en point allouer, lorsque la partie lésée a consenti à la lésion ou lorsque des faits dont elle est responsable ont contribué à créer le dommage, à l’augmenter, ou qu’ils ont aggravé la situation du débiteur (art. 44 al. 1 CO). 

Le créancier de la prestation répond également de la faute de ses auxiliaires comme si la faute était la sienne.  

La réduction de la responsabilité du débiteur est possible dans ces cas même si sa propre faute était grave ou que ses agissements étaient illicites. 

Le consentement du client 

Comme c’est le cas de plusieurs contrats, il existe une obligation de vérification de la qualité de services et une présomption de leur acceptation si rien n’est signalé. Une telle présomption s’applique généralement pour tout défaut qui pouvait être décelé de manière usuelle et en absence du dol ou dissimulation par le fournisseur. 

Il est aussi généralement considéré que les services rendus gratuitement (ou faiblement rémunérés) supposent un risque élevé dont le lésé devrait être conscient. 

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Recommandations

Observez les recommandations suivantes pour mieux gérer les prétentions en dommages-intérêts: 

  • Conservez toute preuve ou document qui pourrait prouver le consentement du client, l’acceptation de défauts ou sa faute. 
  • Agissez de bonne foi et rappelez les obligations et les incombances du client. 
  • Évaluez avec prudence les capacités du client et assurez-vous qu’il a dûment compris toutes les particularités de service commandé et les risques qui y sont associées. 
  • Quoi qu’il en soit, pensez à insérer une clause de limitation de la responsabilité dans le contrat. 

En 7 minutes vous aurez votre contrat individualisé, créé en temps réel et prêt à être signé, grâce au constructeur de documents intelligent d’AdminTech. 

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