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Cadre général de la responsabilité du prestataire pour défauts, faute ou négligence en France

Découvrez les risques de responsabilité dans les contrats de service et comment les éviter
Responsabilité pour faute dans les contrats de service
04.06.2024

Responsabilité pour faute dans les contrats de service

En France, le sujet de la responsabilité du prestataire pour défauts, faute ou négligence concerne principalement les prestataires de services et de travaux, en prenant compte de l’ensemble des points suivants : 

  1. Les contrats de services peuvent parfois impliquer un transfert ou modification de la propriété, entrainant ainsi une responsabilité objective pour défauts sans qu’une faute soit requise. 
  2. L’exécution de services implique souvent plusieurs sous-traitants dont la faute peut entraîner votre responsabilité personnelle. 
  3. La jurisprudence sur la limitation ou réduction de la responsabilité par clauses contractuelles est assez restrictive. 
  4. Outre les responsabilités du prestataire, le client ou ses mandataires peuvent aussi commettre une erreur qui influence le résultat de votre travail. 
  5. La clarté dans un contrat est la pierre couronnée de succès afin d’éviter toute réclamation quant à la qualité de services. 

De plus, il faut savoir que tout propriétaire du site web proposant des services en ligne en France, notamment car le dysfonctionnement du système, la perte de données par l’hébergeur du site ou les cyberattaques peuvent causer des dommages importants à vos clients et engager votre responsabilité. 

Règles juridiques principales 

En ce qui concerne les règles juridiques relatives à la responsabilité du prestataire pour défauts, faute ou négligence, voici les principaux points à noter : 

  • Un contrat de service, autrement appelé un mandat, n’engage pas le prestataire (ou mandataire) pour le résultat, mais uniquement pour l’accomplissement diligent de ses obligations. 
    • En principe, le prestataire doit commettre une faute, par intention ou négligence, peu importe sa gravité. Toutefois, dans les contrats de droit français, la faute est présumée et il appartient au prestataire d’apporter la preuve du contraire, le cas échéant. 
    • Toutefois, lorsque le prestataire s’engage à effectuer des travaux qui se matérialisent par une création, modification ou transfert de la propriété de biens, il assume la responsabilité pour tout défaut matériel même s’il n’a commis aucune faute en ce sens. On parle alors du “contrat d’entreprise”. Dans ce cas, le transfert de risques est important, tout comme dans un contrat de vente. 
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  • La gravité de la faute est en principe sans importance, mais cette question mérite d’être nuancée, à travers les deux points suivants :  
    • Un travailleur indépendant (freelance) peut être un professionnel ou non. Un non-professionnel assume moins de responsabilité s’il annonce au client qu’il n’est pas assez expérimenté pour effectuer une tâche particulière et que le client en accepte les conséquences éventuelles. 
    • Dans d’autres cas, le fait d’accepter un mandat que le prestataire n’est pas sûr de pouvoir accomplir, n’ayant pas assez de compétences, engage déjà sa responsabilité et il ne peut pas se libérer en simplement déclarant qu’il n’est pas un professionnel. 
  • L’exécution de services implique souvent une intervention de sous-traitants, substituts, salariés ou autres tiers. 
    • Le prestataire répond pleinement de la faute de ses salariés ou dirigeants. 
    • S’il existe une interdiction ferme de déléguer l’exécution de services à de tiers, sa violation entraîne déjà la responsabilité du prestataire et aucune faute supplémentaire, ni preuve de la faute du sous-traitant n’est requise. 
    • Dans d’autres cas, le prestataire est en principe pleinement responsable pour la faute de sous-traitants externes, sous réserve des limitations de responsabilité à convenir. 
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À noter que lorsque le sous-traitant n’accomplit pas qu’une partie de service ou qu’une tâche subalterne, mais se substitue pleinement au prestataire, ce dernier n’assume que la responsabilité pour le soin avec lequel il l’a choisi et donné ses instructions. En revanche, le substitut peut être actionné directement par le client, avec certaines limites – la seule exception de droit français dans ce domaine car ce substitut n’est pas lui-même engagé par le contrat envers le client. 

  • Il sied également de préciser qu’outre la responsabilité contractuelle, il existe une responsabilité civile qui s’applique lorsque ce sous-traitant ou salarié cause personnellement un dommage au client par sa faute et en agissant de manière illicite. À noter que toute atteinte au patrimoine, à la vie ou au corps de la victime est déjà en soi illicite, sans qu’une loi particulière soit violée. Ainsi, les vols, destructions, dommages ou blessures permettent d’actionner le responsable directement, en plus d’actionner le prestataire par voie de responsabilité contractuelle. 
  • La loi n’interdit pas en soi de limiter la responsabilité dans le contrat, mais impose quelques restrictions. 
    • Premièrement, aucune limitation de la responsabilité n’est possible en cas de dommage corporel ou patrimonial, voire atteinte à la vie. 
    • Deuxièmement, le contrat n’enlève pas le code pénal, et la violation de la loi ne saurait être pardonnée du seul fait de la clause contractuelle limitative. 
    • Enfin, si on admet que l’exonération pour faute légère est possible, la limitation ne peut s’appliquer à la faute grave ou dol intentionnel. 
  • La clause de limitation de la responsabilité – passée avant l’événement dommageable – est à distinguer de la transaction à l’amiable survenue après coup. Lorsque le client accepte fermement l’accomplissement de services sans réserve, il lui est quasiment impossible d’engager la responsabilité du prestataire pour tout dommage. 
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Recommandations

Pour limiter la responsabilité dans les contrats d’entreprise, il est recommandé de prendre en considération les conseils suivants : 

  1. Dans les contrats d’entreprise, pensez à clairement délimiter le moment du transfert de risques à l’aide de nos modèles des contrats, et le prestataire n’assumera plus de responsabilité pour dommage ou défaut après ce moment. 
  2. En tant que sous-traitant, soyez prudents si vous acceptez paiement ou d’instructions directement du client de votre mandant, car cela peut impliquer un contrat tacite avec lui, alors que toutes les limitations de responsabilité que vous avez passé avec votre mandant direct, ne seront plus opposables à ce client qui n’y a pas adhéré. 
  3. Pensez toujours à limiter votre responsabilité jusqu’au montant d’honoraires payés pendant une certaine période précédant le litige. 
  4. Même si vous y êtes autorisés contractuellement, demandez toujours une acceptation ferme de votre client si vous engagez des sous-traitants externes. 
  5. Inscrivez une clause dans le contrat qui précise le délai après accomplissement pour signaler tout défaut de service. Si le client accepte sans réserve qu’il n’y aucun défaut, votre responsabilité ne pourra plus être engagée. 
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